Toursnman : l'incroyable performance de la jeune triathlète Léna Berthelot-Moritz
- Détails
- dimanche 17 juin 2018
- la rédaction
Inscrite sur le triathlon half-Ironman (1900 m natation, 90 km vélo et 21 km course à pied) de Tours, le 10 juin, Léna Berthelot-Moritz a réalisé une énorme performance. La jeune triathlète savait qu'elle n'était pas attendue. Mais de là à se placer dans le top 10 masculin, elle non plus ne s'y attendait pas.
Pourtant, à l'issue d'une course solide dans les trois disciplines, la licenciée du club de Vallons-de-la-Tour Triathlon (Isère) réalise à vingt ans une rare démonstration de force.
« Je suis vraiment très contente d'être septième au scratch ! Cette performance me satisfait plus que d'être première féminine. Même si je n'étais pas attendue. Car, sur cette course, j'ai réalisé que l'on pouvait être à jeu égal avec les garçons », souligne Léna Berthelot-Moritz qui a marqué de son empreinte la première édition du Toursnman, sur le format L, le 10 juin dernier.
Stressée au départ de la course, l'incroyable triathlète a adopté une stratégie de circonstance. « La course à pied n'est pas mon point fort. Je me suis donc dit qu'il fallait partir très vite en natation et à vélo », résume-t-elle. Et, avec le deuxième temps natation (24'23 malgré une partie des 1 900 mètres en contre-courant significatif dans le Cher) et le dix-huitième temps vélo (2h20'19 pour 90 km), la licenciée iséroise réalise un véritable putsch en tête de course, face aux 600 concurrents.
« À la fin du vélo, je me sentais bien ! J'ai eu un coup de chaud mais cela a été. J'ai bien terminé en 1h33'25 le semi-marathon et j'ai surtout fini dans le top 10 », s'enthousiasme la gagnante avec 18 minutes d'avance sur la deuxième féminine, Anaïs Labalec, et une septième place au scratch.
Toujours en mouvement...
La novice du long a ainsi particulièrement brillé lors de sa troisième course sur ce format. « Cela faisait longtemps que je rêvais d'aller sur des triathlons longs... Je me suis lancée l'an dernier avec les championnats de France longue distance où j'ai terminé septième. Mais cela a été plus dur lors du 70.3 d'Australie, que j'ai couru ensuite, et où j'ai subi la chaleur », retrace Léna Berthelot-Moritz.
Le changement de coach, l'année dernière, semble réussir à la triathlète à l'appui d'un entraînement polarisé. Celle-ci s'est tournée vers Christophe Bastie (Multriman) pour programmer sa préparation. Et y trouve un rythme mieux adapté qu'auparavant. D'autant qu'elle cumule son entraînement quotidien avec ses études d'ingénieur au sein de l'Insa de Lyon. « Je bénéficie d'un aménagement d'horaires pour concilier mes études et l'entraînement », précise la jeune sportive. « Mais, j'ai besoin du triathlon. J'ai l'habitude de bouger tout le temps, je suis très active. Et, je prends beaucoup de plaisir dans cette discipline ! »
D'abord le plaisir !
Jeune nageuse du club de Mont-Saint-Aignan natation (76), « dès les bébés nageurs », Léna Berthelot-Moritz a eu un déclic pour les disciplines enchaînées, et le triathlon, à la suite d'un duathlon organisé par son club d'alors. « Ce n'étaient vraiment pas des disciplines qui m'intéressaient. Mais lors de ma participation à ce premier duathlon, à 13 ans, j'ai gagné. Par la suite, j'ai continué à nager avec la section natation mais j'ai commencé à m'investir au côté d'un petit groupe de jeunes triathlètes de la section du club... », se souvient-elle. Un parcous pour lequel elle est reconnaissante à son entraîneur, Jérôme Martin, qui l'a accompagné pendant sept années.
Le virus du triathlon a pris d'autant plus rapidement que la sportive commence à décrocher ses premiers podiums nationaux, dès la catégorie cadette. Sept années où elle fait ses armes triathlétiques et surtout acquiert une conviction chevillée au corps : « ce qui m'intéresse, c'est l'enchaînement des trois disciplines. Et non une discipline en particulier. Pour cela, la pratique du triathlon est réellement une source de plaisir et d'équilibre. Pour moi, c'est le cas à l'entraînement comme dans les compétions. »
La licenciée du club de Vallons-de-la-Tour Triathlon a rejoint l'équipe de filles en D1, après un passage en D2 en 2016 avec le CRV Lyon Triathlon. « Lors de la précédente épreuve de D1, nous étions la seule équipe en compétition composée à 100 % de Françaises », précise celle qui a mené le bal au sein de l'équipe.
Mais, comme elle l'assure, la compétition en D1 est compatible avec le long. « Je peux faire les deux. Et j'aime ça », souligne-t-elle avec gourmandise.
La saison est belle et bien engagée pour la triathlète qui, sans pression manifeste, compte bien se donner complètement tant pour les championnats des clubs en division 1 que sur le long. Avec, de nouveau, le souhait de participer aux championnats de France longue distance qui auront lieu à Saint-Martin-d'Ardèche, le 7 juillet prochain.